AVEC TECHNOLOGIE
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Indépendante de l’Espagne depuis 1898, l'île de Cuba est devenu le centre d’influence des États-Unis dans les Caraïbes. Fulgencio Batista, dictateur américain mis en place par les américains, est renversé par Fidel Castro en 1959. Les relations entre les deux pays ne tardent pas à se durcir. Castro se rapproche de l’URSS avec qui il signe des accords diplomatiques et commerciaux dès février 1960, devenue alors tête de pont communiste à 150 km des côtes des États-Unis, Cuba devient la bête noire des USA. Après une première tentative catastrophique en avril 1961, les USA décrètent un embargo total contre Cuba pour affaiblir Castro : en conséquences les cubains vont alors se diriger vers l’URSS.
Le 14 octobre 1962, l’avion furtif U2 photographie des sites d'installation de missiles sur Cuba. La situation est extrêmement grave pour les États-Unis qui se trouvent sous la menace directe d'une attaque nucléaire.
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De plus 26 cargos soviétiques transportant potentiellement du matériel nucléaire et du matériel lourd ont été repérés en route pour Cuba. C'est le début de la crise des missiles de Cuba qui durera 13 jours, 13 jours qui s'avèrent être l’affrontement militaire et diplomatique le plus grave de toute la guerre froide.
Le secrétaire à la défense des USA va proposer et soutenir une solution alternative : un blocus maritime de l’île jusqu'au retrait total des missiles:
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Le 24 octobre, le blocus est en place avec 183 vaisseaux de guerre dont 8 portes avions, en face 33 cargos et 4 sous marins soviétiques dont 4 transportent des missiles nucléaires, la crise franchit un degré supérieur.
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Le 27 octobre, la crise atteint son paroxysme lorsque sous un coup de tête Castro abat un avion U2 au dessus de Cuba, le même jour un avion U2 en mission dans le nord de l’Alaska dévie de sa trajectoire initial et s’égare en territoire soviétique au dessus de la Sibérie. Des avions de chasse soviétiques se lancent alors à sa poursuite, l’air force réagit et envoyant en urgence deux U2 qui dans la précipitation n’ont pas enlevé les missiles nucléaires (qui avaient une force légèrement supérieure à celle d Hiroshima). De fait si l’un des pilotes été touché, attaqué ou alors panique il peut armer ou tirer seul son missile nucléaire. Mais heureusement l'U2 retrouva son chemin et réussi à quitter le territoire soviétique avant d’être intercepté. Par de nombreux contacts diplomatiques Américains et soviétiques parviennent à s'entendre.
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Le 28 octobre les soviétiques décident de faire faire demi-tour à ses navires et de démanteler les bases et les avions installés à Cuba. En contrepartie, obtient la levée du blocus de l'île de Cuba (ce qui va permettre à l'URSS de ravitailler les Cubains en produits industriels et agricoles).
Les États-Unis renoncent à envahir Cuba afin d'en chasser le régime castriste. Les Américains démantèlent aussi les bases qu'ils possédaient en Turquie.
La crise des missiles de Cuba
Le Chaos Computer Club (CCC) de Hambourg :la première affaire d’espionnage par informatique
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Le KGB ouvre la ligne budgétaire la plus importante depuis la Seconde Guerre mondiale pour rémunérer le CCC. La DST, informée des intrusions dans les systèmes informatiques, enquête et identifie les auteurs en Allemagne. Dans le même temps, trop sollicités, les membres du CCC sous-traitent une partie de leurs activités et tombent dans les mailles du filet des services ouest-allemands. La DST va alors enquêter très sérieusement .
Le procès des membres du CCC se déroule en pleine chute du mur de Berlin et passe pratiquement inaperçu. Les condamnations sont minimes. L’affaire n’en est pas finie pour autant. Un membre important du CCC disparaîtra dans un mystérieux incendie à Hanovre et, un peu plus tard, un autre membre du CCC, le spécialiste en cryptographie, sera retrouvé pendu par sa ceinture dans un parc à Berlin (suicide). Cette affaire a démontré très tôt les possibilités d’espionnage ouvertes par l’utilisation des nouvelles technologies.
Logo du CCC
Au milieu des années 1980, à Hambourg, le CCC est constitué d’adolescents et de brillants jeunes ingénieurs en informatique capables de pénétrer des systèmes informatiques réputés pourtant inviolables.
Ils proposent à un diplomate soviétique un premier listing de leurs piratages. Le diplomate, qui n’est pas un expert, envoie le tout à sa centrale place Loubianka à Moscou. Le KGB n’en attendait pas tant et va en profiter pour passer des commandes précises au CCC. Les systèmes informatiques de Thomson, du CERN (l’Organisation européenne pour la recherche nucléaire) ou encore de Philips France sont alors tour à tour piratés. Des données concernant le domaine militaire, dont des informations sur le projet de missile Exocet, sont vendues aux Soviétiques.