FURTIVITE
Le but de la furtivité est de dissimuler un objet aux radars. Les radars ne doivent pas « voir » l'objet bien qu'il soit présent. Un radar ne détecte un objet que s'il reçoit l'OEM réfléchie. Donc pour que le radar ne détecte pas l'objet il « suffit » d'empêcher qu'une OEM réfléchie lui parvienne.
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Il existe alors deux solutions :
-Obliger l'objet à diriger l'OEM réfléchie ailleurs que sur la partie réceptrice du radar
-Interdire l'objet de créer une OEM réfléchie en absorbant complètement l'OEM incidente. L'OEM incidente est transformée en OEM réfractée et en pertes créées volontairement.
​Souvent les deux solutions sont adoptées, c'est ainsi que les avions stealth comme le B-2 et le F-117 sont « plats » sur leur dessous quand toutes leurs trappes (atterrisseurs et soute d'armement) sont fermées et que leurs formes sont plutôt convexes.
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F-117 Night Hawk de Lockheed Martin
Il est remarquable par ses facettes. Toutes ses formes sont « cassées » par des facettes sur sa partie supérieure. Sa partie inférieure est quasiment plate et lisse tout comme celle du B-2.
B-2 Spirit de Northrop Gruman
Il est remarquable par sa forme d'aile volante ; il ne dispose d'aucune dérive. Sa forme est extrêmement travaillée, tous les éléments de l'avion sont noyés dans une forme finalement très courbe, très « floue » et très « simple ».
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Le F117, sans tous ses calculateurs, volerait aussi bien qu'une pierre. Son aérodynamisme n'est pas très performant. Il faut se rappeler que le F117 est un avion invisible au radar à l'origine et non pas un avion de voltige racé, et qu'il est le premier de sa lignée. Ses formes ont été calculées sur ordinateur, mais comme au moment de sa conception, l'informatique (matériel et logiciel) était limitée, ses formes ne sont pas abouties. C'est pourquoi elles ont ces formes cassées.
Sur le B2, les calculs ont été aboutis, et les formes sont pures. Le B2 est beaucoup plus aérodynamique.
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Comment marche la furtivité ?
L'avion furtif fonctionne comme une demi-boule à facettes. Cette boule a facette est plate sur son dessous avec un miroir, et sa partie supérieure est composée de petits miroirs. Si la boule est plus haute que la lampe (représentant le radar), elle n'est pas détectée. S'il est à hauteur de la lampe ou si elle s'incline en plaçant ses facettes vers la lampe (dans le cas où l'avion est en virage), la personne ne voit qu'une facette ou ne voit rien du tout. En effet, si aucune des facettes n'est inclinée suivant un angle précis qui renvoie la lumière réfléchie (représentant l'OEM) vers la personne, la boule à facette n'est pas perçue. Si l'une des facettes est inclinée de façon à renvoyer la lumière réfléchie vers la personne (radar), seule cette facette est détectée alors qu'en fait c'est un avion F117 entier qui est présent. Comme les facettes sont disposées sur une surface convexe, quelle que soit l'orientation de l'objet (F117), il n'y a au maximum qu'une seule facette qui est détectée, il se peut qu'aucune facette ne soit détectée.
Les avions furtifs étaient aussi dotés de missiles guidés extrêmement précis. Les Etats-Unis parvient à mettre au point des munitions capables de trouver leur cible tout en échappant aux dispositifs de détection ennemis.
Le B-1B :
A la fin de la Guerre froide, il pouvait s'infiltrer dans les failles de la défense antiaérienne soviétique. En pénétrant sur le territoire de l'ennemi à basse altitude et en restant invisible de son système antiaérien, il devait porter des frappes nucléaires contre des sites de l'ennemi avec des bombes gravitaires (ou "non guidées"). L'intercepteur soviétique MiG-31 a été précisément conçu contre ces "chasseurs" afin de contrôler les frontières nord et sud de l'URSS. Mais avec la mise en service de nouveaux radars et systèmes sol-air, le concept du B1-B est devenu obsolète — avant même son déploiement massif dans les unités. Ce fut la première erreur conceptuelle des États-Unis dans le domaine des avions furtifs. Après la chute de l'URSS, sa fonction première n'était plus du tout sollicitée et l'avion a été modifié en porteur d'armes conventionnelles.
L'aviation stratégique était un outil redoutable pendant la Guerre froide. A cette époque, 20 à 25 minutes seulement séparaient le moment du lancement de missiles intercontinentaux ou de missiles par des sous-marins et la destruction de l'objectif. Pendant cet intervalle, tout ce qui avait décollé avait donc une chance de porter une attaque de représailles. C'est pourquoi, pendant les exercices, les avions décollaient l'un après l'autre pour ne pas tomber sous une frappe nucléaire désarmante.